Claire Pichaud a eu trois vies, chanteuse, céramiste et peintre. Les études de philosophie mènent à diverses pratiques les autodidactes.

A partir d 1981, en quête d’un nouvel espace d’expression, elle décide de peindre au sol sur des grandes toiles de coton écru, tendues ou non. La peinture se libère et se structure autour de formes géométriques. L’artiste prépare ses toiles, les blanchit, les enduit, les froisse ou les imperméabilise, rejoignant ainsi certaines expériences des artistes du groupe Supports/Surfaces.

Le galeriste Jean fournier montre les toiles de Claire à Claude Viallat. Il l’emmène à New York où elle visite l’exposition de Jackson Pollock, découvre les artistes américains et Gérard Garouste. S’ensuit une série de peintures intuitives exécutées grâce au Roulor. C’est une succession d’empreintes de couleurs vives sur toile froissée, rythmée par des intervalles harmonieux ou dissonants. Après son déménagement à Paris en 1985, Claire continue l’expérience du Roulor sur de grands formats sans châssis, tous « sans titre » et peints à l’acrylique.